le film du séjour 2023

De retour de sa mission humanitaire , Brigitte a le blues du Sénégal, des couleurs plein les yeux, le cœur serré , elle partage son ressenti :

Quand je pense au Sénégal,
Je pense au sable poussé par le vent chaud.
Je revois les couleurs multicolores, les danses endiablées, les regards curieux.
Je vois aussi le baobab puissant, majestueux.
Quand j'écoute le Sénégal,
J'entends le rire des enfants, le chant des femmes, le son des tam-tams.
Maintenant, si j'écoute mon cœur,
Je ressens cette formidable union, cette solidarité qui n'a pas de frontières.
Et j'entends, enfin, le doux rugissement de l'eau qui coule, une explosion de joie.
Merci Sénégal, tu m'as appris l'humilité et la générosité. 🙏💦 

Brigitte,


Petit clin d'œil humoristique :  Un conte Africain  a été récemment découvert au fond d'une panière rapportée du dernier séjour, nous vous laissons le soin de le découvrir :

LE MONSTRE, LE SERPENT ET LES QUATRE CHÈVRES

 

 

 

 

 

Un soir de lune bleue, à Darou Minam…

Des notes de cora, égrenées par une main mystérieuse, montent vers la cime du baobab. Les villageois, regroupés autour de l'arbre millénaire, se laissent emporter par la voix envoutante du griot…

 

 

"Longtemps, Le Monstre était resté loin, très loin, bien à l'écart du village, retenu prisonnier grâce une barrière invisible, tissée par les incantations magiques d'un marabout distrait. Un jour, plongé dans ses rêveries, il oublia de nourrir Le Monstre de ses prières habituelles. Ce dernier en profita pour s'échapper en silence de son carcan hyalin.

Au début, quelques grains seulement. minuscules, légers. Les villageois n'y prêtèrent pas attention tout de suite. À peine remarquèrent-ils qu'ils devaient balayer leurs cases plus souvent. Au fil du temps, ces granules se muèrent en tas imperceptibles, puis en volumineux monceaux, qui grossirent à leur tour jusqu'à former des tempêtes dévastatrices.

L'évidence sautait aux yeux : Le Monstre tant redouté avait avancé dangereusement et frappait maintenant à leurs portes. IL était là ! LE DÉSERT était là…

Insatiable, il avalait tout sur son passage. Les habitations, les cultures, les sources. Rien ne semblait pouvoir ralentir sa progression à ensabler tout germe de vie. Plus le sable s'infiltrait dans le village, plus il semblait que les sources alentour reculaient. Il fallait chaque jour aller chercher l'eau plus loin que la veille. Ramener de maigres calebasses devenait un défi quotidien pour maintenir une vie en suspension.

 

Devant le danger qui menaçait la survie des habitants, le Conseil des Anciens décida de siéger sous le baobab, qui trônait au milieu du village. Dès le lever du jour, les villageois se regroupèrent sur la place : les palabres pouvaient commencer.

Souleymane suggéra de construire une barrière en pieux d'acacias pour se protéger. Adama lança l'idée de creuser un immense fossé pour bloquer l'avancée du désert. Tous étaient forces de propositions, mais aucune ne retenait l'assentiment général.

Quand vint son tour de parler, Fatou évoqua l'aventure d'un village situé bien au-delà du fleuve Koulountou. Selon ses souvenirs, les villageois avaient failli être engloutis par le désert et avaient dû leur salut à l'arrivée providentielle… d'un serpent !

Un brouhaha interrogateur agita l'assemblée. Un serpent ? Qui mange du sable ? Quelle idée saugrenue ! Fatou ne se laissa pas intimider par les sourires moqueurs et narra l'histoire transmise par ses aïeux :

Une tribu, qui vivait par-delà les fleuves, les montagnes et les mers, était venue aider les habitants de ce village à lutter contre l'appétit dévorant du désert.

Ensemble, ils avaient creusé des tranchées. Ensemble, ils avaient déposé des tuyaux dans ces tranchées. Ensemble, ils avaient raccordé ces tuyaux à la grande source locale. Ensemble, ensemble…

Non, cet étrange serpent ne mangeait pas le sable ! Par contre, il s'emplissait d'une eau salvatrice, qu'il donnait en offrande à tous pour une vie plus clémente.

Finies les corvées d'eau harassantes pour les femmes et les enfants. Fréquenter l'école redevint alors possible pour les petits, gage d'un avenir plein de promesses.

 

Les membres du Conseil se consultèrent du regard pour approuver l'idée de Fatou. Mais comment faire pour rencontrer cette tribu et lui soumettre leur requête ? Quelqu'un émit la possibilité de solliciter le génie, qui vivait niché au creux d'un kapokier. Il était craint et respecté par la population. Craint en raison de son aspect rebutant : il avait une tête de bouc, d'où son surnom de Face-de-Bouc. Et respecté pour son immense savoir.

Dès le lendemain, les Anciens rendirent visite à Face-de-Bouc pour lui demander s'il connaissait cette fameuse tribu, qui vivait par-delà les fleuves, les montagnes et les mers. Face-de-Bouc agita ses doigts noueux, comme s'il pianotait sur un clavier imaginaire. De ses martèlements aériens fusa une réponse percutante : "Eauccitans ! Il s'agit de la tribu des Eauccitans !" Face-de-Bouc accepta d'intercéder en faveur des Anciens auprès de la tribu, dont il promit l'arrivée prochaine.

 

Nul ne sut jamais comment Face-de-Bouc avait procédé, mais un matin du 3e mois, le village vit arriver un groupe d'Eauccitans. D'emblée, les habitants furent soulagés : la malédiction du désert serait déjouée grâce à l'entraide entre les deux communautés. Un accueil des plus chaleureux fut réservé à la tribu, afin de placer la conception du serpent sous les meilleurs auspices.

Et pendant quelques jours, l'histoire, que Fatou avait contée, prit forme à nouveau. Tous ensemble, ils creusèrent des tranchées. Tous ensemble, ils déposèrent des tuyaux dans les tranchées. Tous ensemble, ils raccordèrent les tuyaux à la grande source locale. Alors, le serpent s'anima en déversant sa sève précieuse…

 

Pour fêter la naissance du serpent et s'assurer de la bienveillance des esprits, quatre chèvres, élues par les Anciens, furent sacrifiées sur l'autel de la solidarité. Ce soir-là, Fatou et toutes les autres femmes du village revêtirent leurs plus beaux atours. Souleymane, Adama et leurs amis s'emparèrent de leurs djembés et autres xarams pour assurer l'animation musicale de la fête.

Le lendemain, les Eauccitans quittèrent le village, les yeux brillants d'émotion, mais heureux d'avoir partagé des jours intenses et participer à alléger les vicissitudes d'un quotidien âpre."

 

 

La dernière note de cora s'envole, emportant dans son sillage l'ultime phrase murmurée par le griot : "Un seul bras ne fait pas le tour d’un baobab…"

 

Personne n'oubliera l'histoire du Monstre, du serpent et des quatre chèvres. Chacun se plaira à la relater, encore et encore, comme pour mieux perpétuer et prolonger le partage de cette magnifique aventure humaine.

 

 

Véronick



Article la République des Pyrénées du 17 Mars 2023


Vendredi  17 Mars, le journal Sud Ouest des Landes nous propose l'article suivant :

https://www.sudouest.fr/landes/eyres-moncube/eyres-moncube-main-dans-la-main-avec-l-afrique-oeuvre-a-darou-minam-14406129.php

 

 

Mercredi 8 mars, une équipe de 13 membres bénévoles de l’association Main dans la main avec l’Afrique, composés de Landais et Béarnais, s’est envolée pour le Sénégal afin de mener à bien un projet d’adduction d’eau, à Darou Minam 2, à 50 kilomètres de Touba, région sahélienne. Cette action va permettre d’alimenter en eau plusieurs hameaux de cette vaste commune d’environ un millier de personnes, ainsi que leur bétail.

 

6 kilomètres de canalisations

Les bénévoles poseront plus de 6 kilomètres de canalisations et construiront huit bornes-fontaines et six robinets simples. Le chantier, supervisé par Mor M. Baye, membre actif et facilitateur, a démarré depuis décembre 2022. « L’eau, c’est la vie ! », confient Alain Cadis et Gabriel Coigdarrippe, coprésidents de Main dans la main avec l’Afrique. Ce credo nourrit sans conteste l’engagement des membres, portés par le soutien indéfectible, depuis quinze ans, de généreux donateurs, parmi lesquels on trouve dans un même élan, entreprises, collectivités et particuliers.

 

 

L’association qui a organisé l’an passé une manifestation autour d’une rando et d’une escargolade, à Eyres-Moncube, entend poursuivre son action pour permettre la réalisation d’autres projets d’alimentation de hameaux, en 2024. Suivi de l’évolution des travaux sur mainaveclafrique.jimdofree.com





11/3  Transmission d'une fresque réalisée par les enfants du centre aéré de Villeneuve de Marsan dans les Landes